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 Un prince sans royaume

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Obscuro Momentum
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Obscuro Momentum
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MessageSujet: Un prince sans royaume   Un prince sans royaume Icon_minitimeDim 12 Mai - 15:35

Tout était prêt, fin prêt. Helios Dragonneau était assis dans son bureau, vaste et luxueux, prévoyant avec minutie les prochaines heures à venir. Il ne lui restait presque rien à faire, sinon revoir avec certains de ses hommes les emplacements stratégiques dans lesquels ils devaient se retrouver lorsque l'heure viendrait. Il ne restait que lui, seul, et son bureau. Bientôt, il ne siégerait plus dans cet endroit. Plutôt qu'un vaste bureau, il s'assoirait sur un trône somptueux. Cela faisait des années qu'il attendait ce moment, peut-être même toute sa vie, et il se trouvait là, complètement désemparé, partagé entre sa crainte et son excitation. Il en avait eu envie depuis toujours en pensant aux moments de gloires de son illustre famille. De simples chasseurs de dragons, ils était devenus rapidement puissants. Leur blason et leur devise avait vite été respectée, comme une figure religieuse. Mais lui, Helios, était-il à la hauteur d'un nom aussi prestigieux ? Il ne se sentait pas les épaules assez larges, assez solides pour supporter un poids si conséquent. Et pourtant il le faisait. Il s'efforçait de restaurer la dignité d'une gloire passée. La renaissance. Les Dragonneau étaient comme des phénix prêts à renaître de leurs cendres.
Cette deuxième naissance, Helios la voulait parfaite. Sans le moindre accroc.

Soudain, quelqu'un frappa à la porte, timidement. Helios était de ces hommes qui provoquent la peur et le respect. Il avait cette aura de confiance qui écrasait, suffoquait même, toutes personnes sur qui son regard tombait. D'un ton neutre, il autorisa l'impudent à entrer dans son antre. Il était un ogre. La tête qui apparue était celle d'un sorcier criminel, meurtrier de surcroît. Markus Finn. Ce dernier avait terrorisé le monde sorcier pendant des mois après son évasion de la prison d'Askaban. Le sang -impur- qu'il avait fait couler restait, telle une marque indélébile, dans le coeur et l'esprit de tous le monde. Puis, il s'était terré, on ne sait où; du jour au lendemain, refusant toutes apparitions inopinées. Helios avait joué un rôle décisif en novembre lorsqu'il lui avait trouvé un abris loin des regards et proche du manoir. Il était le seul à le savoir à cet endroit, avec l'elfe de maison, Grumpfy, qui restait muet comme une tombe. Ainsi donc, Makus, qui avait massacré des centaine d'innocents, se retrouvait devant celui qu'il appelait "Maître". C'était un homme sanguinaire et sans peurs. Mais qui aurait retiré et trituré son chapeau s'il en avait eu un en se retrouvant en présence d'Helios.

- Les troupes commencent à s'impatienter, maître.
- Eh bien ! Qu'elles s'impatientent, soupira Helios en se levant. Il n'est encore que six heures et demi du matin. Nous interviendrons à onze heures.

Markus hocha la tête, la mine grave. Il savait que ce qu'ils allaient faire était dangereux, potentiellement suicidaire. Mais c'est justement ce point-là qui l'avait convaincu de s'allier à Helios. Il ne se sentait jamais aussi vivant qu'en voyant l'air de la mort sur son visage et sur celui des autres. Il savait que sa tâche ne serait pas aisée. Mener trois-cents personnes à la baguette (magique) risquait de devenir compliqué si tout ne se passait pas comme prévu. Il n'y avait pas de raisons que le plan du maître ne fonctionne pas. Malgré tout, Markus préférait rester prudent en se contentant d'exécuter les ordres. Quant à l'issu de sa mission, il préférait éviter d'être trop optimiste ou au contraire trop pessimiste. Il ne devait penser qu'à la victoire avant tout. L'ennemi du jour ne se doutait de rien et c'est là que résidait tout espoirs de réussites.
Helios comptait bien réussir là où Lord Voldemort avait raté.

Depuis quelques temps, Maximilian St-Clare réduisait son champs d'actions et son influence au néant.

- N'y voyez pas une raison personnelle, lui avait-il dit. Raison d'Etat, simplement.

Un sourire félin s'était dessiné sur son visage de dragon tandis que le ministre de la magie détournait le regard. Il avait trouvé sa nouvelle proie. Après lui avoir délesté le département le plus important du ministère, pour l'occuper, comme une pelote de laine pouvait le faire pour un chat, il l'avait réduit à l'état de simple pion. Helios voyait désormais en Maximilian une souris sans défense. Il voulait le chasser, le kidnapper, le torturer pour enfin le tuer sans pitié, sans autres formes de procès. Et c'est exactement ce qu'il comptait faire. La politique molle l'avait faire rire au début. Maintenant, il ne trouvait plus cela drôle. Il avait défendu cet incapable quelques temps. Maintenant, il allait faire un coup d'état, rétablir la monarchie, se nommer roi, désigner Philip comme héritier. Artémis, de son côté, avec son statut de princesse, risquait d'avoir un nombre incalculable de prétendants plus intéressants les uns que les autres. Quant à Jacob, celui-ci semblait partie pour se marier avec Mia Hobbes. Il s'en tirait admirablement bien. Restait à espérer que sa progéniture ne soit pas comme lui. Un loup-garou dans la famille était déjà suffisamment déshonorant comme cela...

- Un discours de motivation serait peut-être judicieux, maître.
- Tu as raison...

Mais que devait-il dire ? Les idées semblaient mortes et les mots vides de sens. Il décida de griffonner quelques unes de ses pensées sur un parchemin. Puis, il ouvrit la fenêtre de son bureau d'un sortilège habile. Le spectacle était impressionnant. Helios avait face à lui trois-cent têtes enthousiastes et l'acclamant avec ferveur. Un sourire vint se nicher sur les lèvres du nouveau Lord. Au fond, il pouvait dire n'importe quoi qu'on l'applaudirait de toute façon. Il agita sa baguette magique qu'il pointa sur sa gorge pour utiliser le sortilège sonorus, puis débuta:

- Sorcières, sorciers ! Aujourd'hui est un grand jour. Un jour historique. Le premier jour du reste de votre vie. Le tournant d'une nouvelle ère. La rigueur sera enfin au service des purs et la mollesse des deux dernières décennies ne seront bientôt qu'un mauvais souvenir. J'ai la volonté, et je vous l'annonce ici publiquement, de devenir le roi. Je serais le roi des sorciers anglais et peut-être même plus ! J'ai le souhait de voir un monde plus juste, plus harmonieux, où les impurs seraient remit à leur place, pour leur bien comme pour le nôtre. La paix est évidemment un désir qui mes chers. Qui en douterait, sérieusement ? Mais nous nous occuperons d'abord de nos ennemis, et Merlin sait ô combien ils sont nombreux. Cela prendra peut-être un peu de temps. A vrai dire, je l'ignore. Mais je vous promet une chose à tous et à toutes; je ne ferais pas les mêmes erreurs que Lord Voldemort en son temps.

Un tonnerre d'applaudissement retentit.

- Aujourd'hui, à onze heures, nous serons les vrais maîtres ! Et je vais vous le dire pourquoi. Les raisons seraient nombreuses, mais une seule suffira à nous convaincre que notre cause est juste. Le monde sorcier est proche de l'abîme et perd de son charme d'antan. Ce monde nous a toujours appartenu, même si les impurs tentent de le changer complètement. Notre force vient de notre magie et on tente d'effacer cette omniprésence. Notre sang, notre sang qui est si pur, se mélangera tôt ou tard avec celui des impurs si nous poursuivons cette voie sans issue. Notre force, notre puissance et notre courage ne devra jamais faiblir, car c'est ce qui nous sépare définitivement de la vermine. Je vous promet que lors de ma prise de pouvoir, les sangs purs seront privilégiés. Enfin. Vive l'Angleterre sorcière !

Helios adressa des sourires, des signes de mains pendant cinq bonnes minutes. Il se retira finalement, exténué. Markus ferma la fenêtre avec douceur, puis se tourna vers son maître, admiratif. Ces phrases, fortes de sens étaient le fruit d'une improvisation et d'une inspiration digne d'un génie. Il avait définitivement misé sur le bon balai. Il savait qu'il ferait de grande chose. Une part de lui-même espérait faire partie de cette histoire qu'il appelait inconsciemment fantasmagorique. Le tueur n'avait aucun scrupule et croyait en la cause de sa supériorité et en particulier celle du maître, du sauveur. Il était comme le fidèle d'une secte suivant son gourou jusque dans la folie et l'illusion. C'était agréable, sympathique, de se laisser guider ainsi. Avoir Dragonneau comme allié, c'était aussi le gage d'échapper à la prison d'Askaban. Ce qui était plutôt réjouissant. Pour lui et lui seul, d'ailleurs.

* * *

On était un peu à l'étroit dans la Grande salle du ministère où les députés siégeaient dans leur intégralité. Ou presque. Ils étaient une petite centaine à décider des lois à voter. Il suffisait d'ajouter trois-cents têtes pour sentir une promiscuité désagréable. La tension dans la salle était à son comble, chacun attendant craintivement l'annonce qu'Helios Dragonneau était venu leurs faire. Ils avaient tous été réuni dans cette salle, sans qu'une réponse n'ait échappé aux lèvres pincés de ceux qu'ils considéraient presque comme des geôliers.

Il était onze heures et comme prévu, Helios allait frapper. Il était là, au centre de la pièce, Markus à ses côtés le suivant comme son ombre. Le prétendu roi levait sa tête d'un air bienveillant. Il était bien habillé. Un veston, un pantalon, une chemise, une cravate et des gants de cuivres, sans oublier le couvre-chef. Il dégageait une confiance étouffante mais communicative. L'ambiance était lourde, chargé de ressentiments. Ils étaient presque tous des sangs purs ici. Presque tous des vieux schnocks proche de la sénilité parmi les députés. Personne parmi eux n'osa sortir sa baguette magique, d'ailleurs. A quoi bon se défendre quand on se sait foutu.

- J'ai décidé de prendre le pouvoir, dit d'une voix clair Helios, par la force. Evitez toutes formes de résistances si vous tenez à survivre. Maintenant, que tous sorciers impurs se lèvent et viennent me rejoindre.

Le mouvement fut lent. On s'attendait à ce qui allait arriver à ces pauvres innocents. Helios était un homme sans pitié. Ses lèvres étirées dans un sourire charmant suggérait un caractère bon chez lui. Mais ses yeux sombres affirmaient le contraire. Il était cruel et l'assumait pleinement à présent qu'il se savait à la tête d'un empire puissant, il n'avait plus peur de rien, sinon de lui-même. Il avait confiance en sa capacité exemplaire. C'était les autres qui lui posaient questions. Des événements imprévus pouvaient survenir à tout instant. Il se surprenait à serrer sa baguette avec une force trop grande. Son gant avait presque craqué.
L'heure était à l'exécution. Une vingtaine d'hommes s'écroulèrent sur le sol. Leur crime ? Leurs origines moldues. Markus Finn s'était délecté du cadeau offert par le maître. Il ne connaissait aucune émotion plus forte que de voir l'âme d'une personne s'évanouir. Tout était dans le regard rempli de panique qui devenait soudainement vitreux. C'était à ce moment-là qu'on voyait qui en avait dans le ventre. Markus n'avait vu aucun sorcier courageux dans ces condamnés à mort. Il ne pouvait donc en respecter aucun.

Ensuite, Helios ordonna à deux de ses hommes de lui amener Maximilian St-Clare, le ministre de la magie en personne. La scène qui allait suivre risquait d'être amusante. Quelques minutes s'écoulèrent avant revoir deux mangemorts traînant piteusement un homme blafard comme un esprit. L'expression du nouveau souverain s'illumina à cette vision. Il n'aimait rien tant que de voir des hommes minables traînés dans la boue. Il était servit en cet instant.

- Dans ma bonté la plus grande, je permet à tous les députés encore vivant, et donc sangs purs, de rejoindre mon camp. Une enquête sera mené sur chacun de vous et le veritaserum sera utilisé sur chacun de mes sujets fréquemment et à l'improviste.

Puis, se tournant vers Maximilian.

- Oui, j'ai décidé d'usurper votre pouvoir. Vous en étiez indigne et vous laissiez vos ennemis vous marcher sur les pieds. Vous verrez comment on me respecte, Maximilian.

L'homme déchu crachota quelques mots qui semblaient n'avoir aucun sens. Il avait été un peu torturé, visiblement, par le sortilège doloris probablement puisqu'il n'y avait aucune trace de visage sur lui. Peut-être n'essaye-t-il que de communiquer un profond mépris, comme pour conserver un panache qu'il n'avait plus. La scène était dramatique. Tous les députés s'étaient rangés du côté d'Helios et tous le fixait comme un moins-que-rien. Pourtant, dans cette solitude, on pouvait percevoir chez Maximilian une certaine classe. Il s'efforçait de garder la tête haute malgré la douleur. Il ne savait pas si ce qui lui avait infligé le plus de mal était la torture physique ou de voir tous ces traîtres qui combattaient pour les mêmes idées que lui. Ses lèvres tremblaient néanmoins et quelques larmes de rage roulaient le long de ses joues maigres.

- Je vous prend le pouvoir, c'est vrai, mais n'y voyez pas une raison personnel envers vous, fit Helios triomphalement. Raison d'Etat, simplement.

Une revanche amer pour une lutte sans merci.
Le prince avait trouvé son royaume. Mais à présent, le roi rêvait de devenir empereur. Son territoire était petit, mais il voyait grand.
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